Ce que je préfère au monde : chanter pour des gens !
Depuis toujours, enfin depuis un quart de siècle, la grande affaire de ma vie c’est de monter sur scène et de chanter pour des gens. Rien ne m’apporte autant de joie, de confiance, de jubilation, de sentiment d’être à ma place (rien que ça !) qu’être sur scène. Quand j’ai écrit ma première chanson, en 1998 ou 99, qui s’appelait pompeusement La Métempsycose et dans laquelle j’incarnais une jeune femme un peu foutraque qui croyait reconnaître son défunt amour dans sa plante verte ou son berger allemand (je n’avais pas vécu grand chose à l’époque alors j’inventais des bêtises), mon unique but n’était pas de rencontrer un producteur, ou d’enregistrer dans un studio, ni même de faire une séance photo à mon avantage ou de voir mon nom sur une affiche. Pas du tout. Mon unique but, c’était de chanter devant des gens.
Ma deuxième chanson s’intitulait Vœu d’amour d’une mortelle, vœu de mort d’une amoureuse, et parlait d’une jeune femme un peu foutraque qui imaginait qu’elle allait mourir un jour en faisant l’amour. C’était passionnant tout ça…
Quand j’ai eu trois ou quatre chansons de cet acabit à mon répertoire, écrites et composées dans ma chambre d’étudiante sur un clavier acheté grâce à mes salaires de monitrice de colo, je me suis mise en tête de trouver un endroit pour les chanter. Ce fut le TNT, un petit cabaret de Nantes, où je vivais alors, qui proposait des scènes ouvertes et des petits concerts tous les lundis. Un lundi me fut réservé, et le soir venu, il n’y avait dans la salle que trois personnes : les deux gars qui tenaient le TNT et Glenn, le copain qui m’avait aidée à transporter mon clavier et qui n’avait rien de mieux à faire de sa soirée. J’aurais pu être démoralisée, ou vexée, et raisonnablement me dire que je me fourvoyais en imaginant que des gens allaient payer dix francs pour venir écouter mes fadaises mortifères, mais non. J’ai chanté 20 minutes pour mes trois spectateurs, bien sympas d’applaudir entre les morceaux, et malgré la situation un peu humiliante j’ai adoré la sensation. Depuis, j’ai remis ça et j’en ai fait ma vie, jusqu’à nouvel ordre !
Ping-pong avec Roman Reidid
Devant un public un peu plus étoffé, c’est avec la même émotion et le même bonheur que j’ai repris la route depuis le 3 avril dernier, pour chanter les chansons de Jeanne, mon nouvel album. Je suis entourée d’un groupe qui me fait voltiger, d’une équipe technique en qui j’ai une confiance totale et je goûte au plaisir de vivre une tournée en tous points fluide. L’entente et l’harmonie de notre petite tribu m’émerveille, chacun.e d’entre nous est autant adepte du travail consciencieux que de la rigolade, le combo idéal !
Partir en tournée est épuisant, mais depuis le début de nos concerts, pas une seule fois je ne me suis dit « Oh la la j’ai pas envie de partir… » Car pour être tout à fait honnête, même si être sur scène est un bonheur indépassable, le fait de partir est parfois une épreuve, ou un déchirement, ou alors on a juste la grosse flemme, c’est humain. En ce moment, j’y vais toujours d’un pas léger, et je trépigne même.
Mon équipe de tournée :
Rang debout de gauche à droite : Philippe Entressangle, batteur. Jean-Marc Poignot, régisseur général. Virginie Borgeaud Bigot, manageuse. Laura Léonard, scénographe. Pierre-Alexandre Vertadier, producteur. Guillaume Vincent, regard extérieur. Moi. Audrey Schiavi, ingénieure du son. Paul Pavillon, guitariste. Vincent Haffemayer, éclairagiste.
Rang assis de gauche à droite : Roman Reidid, trompettiste et pianiste. Nathy Cabrera, bassiste. Seb Hoog, guitariste. Alexis Giraud, régisseur plateau.
La scénographe avec qui j’ai travaillé, Laura Léonard, a imaginé un piano à double entrée, qu’on a fini par baptiser Piano Siamois, qui se présente comme une sorte de promontoire avec deux claviers qui se font face, et un escalier sur son flanc. Dit comme ça on sait pas trop, mais ce drôle d’instrument est devenu mon chouchou.
Avant qu’il soit fabriqué, on se disait toutes les deux que je grimperais probablement sur l’escalier, mais que sur le piano lui-même ce serait trop, et on n’était pas sûres du rendu. Mais dès le premier filage, je n’ai pas pu m’empêcher de me percher là-haut et il nous a paru évident que ce piano siamois était tout simplement fait pour ça ! Je n’ai sans doute pas encore fait le tour de ses possibilités mais ça tombe bien, la tournée ne fait que commencer et va se prolonger peut-être plus longtemps que je ne l’espérais.
Elle jouait sur le piano debout
Je n’ai pas fini de m’amuser, et bien sûr de vous en reparler.
Qui vient quand ?!
À suivre…
Les photos sont de Pixeline, sauf la photo de classe qu’on a faite nous-mêmes !
Merci Jeanne ! Merci encore une fois du beau message et de toutes tes confidences. De la belle photo aussi avec l'équipe qui t'entoure - je comprends que tu leur doives aussi beaucoup, merci de tes partages ! Bon, je sais ne pas être seul(e) à le penser mais je crois que tu es faite pour ... donner de l'amour ! C'est ton talent de le faire, et ce sont tes talents musicaux, artistiques qui te le permettent, et ce n'est pas donné à tout le monde, loin de là ! Non seulement tu nous dis prendre du plaisir à être sur scène, mais tu le partages, et ça, c'est top ! Whaouuu, le piano siamois, une première, non !? Pour moi, ce devrait être le 2 décembre que je viendrais le découvrir, te revoir sur scène et profiter de la soirée ! Bonne fête de la musique à toutes et à tous, grosses bises !
Quel bel écrit, j’aime lire tes petits récits. Encore plus hâte de te voir sur scène 😍😍😍😍